Développement durable
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Politique anti-gaspillage : la réponse des acteurs de la supply chain

Un aperçu de l'économie circulaire dans le secteur de la logistique.

Le 21 novembre 2022

Dans le but de parvenir à une économie circulaire, les législateurs adoptent des réglementations pour éviter les déchets, y compris pour les segments non alimentaires. De nombreuses marques ont déjà commencé à agir de leur propre initiative, aidées par des organisations spécialisées dans la circularité et des partenaires de la chaîne d’approvisionnement.

La réduction des déchets est l’un des objectifs du plan d’action européen pour l’économie circulaire, lui-même l’un des éléments constitutifs du Green Deal européen. Les mesures anti-gaspillage comprennent l’interdiction des plastiques à usage unique et des mesures d’optimisation des matériaux d’emballage et de leur recyclabilité.

Un autre objectif est de réutiliser, ou de recycler les biens invendus. C’est l’un des principaux aspects de la loi française AGEC[1]  qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2022. Grâce à la loi, une grande partie d’environ 1.4 milliard d’euros de biens non alimentaires invendus pourrait être sauvée de la destruction.

Don en nature

La loi AGEC identifie le don à des œuvres caritatives comme le canal prioritaire pour les invendus. En répondant à leurs propres objectifs RSE, les entreprises faisant des dons en nature peuvent bénéficier d’allégements d’impôt sur les sociétés. Pour certaines marques, le don est également plus acceptable que la liquidation, qu’elles considèrent comme préjudiciable à leur image.

Dans le secteur du luxe et de la cosmétique, la durabilité est au cœur des stratégies des marques. Les grands noms de la maison sont confrontés à de nouveaux arrivants et à des start-up dont les propositions tournent autour des références vertes. Par ailleurs, les critères ESG (Environnement, Social, Gouvernance) prennent de plus en plus d’importance dans les choix des investisseurs. Par conséquent, les valorisations boursières des entreprises dépendent de plus en plus des actions et des engagements des entreprises. « Ces polices ne sont plus seulement « nice to have », explique Alexandre de Beaupuy, Directeur du développement chez FM Logistic pour la santé, la beauté et le luxe. « Les entreprises doivent avoir une politique de développement durable définie et montrer qu’elles tiennent leurs promesses. »

C’est ainsi qu’une marque française de cosmétiques avait déjà commencé à donner des invendus à des associations – avec l’aide de FM Logistic – avant même l’entrée en vigueur de l’AGEC. Les biens donnés comportent les mêmes risques que ceux destinés à la vente au détail, ce qui signifie que les mêmes garanties doivent s’appliquer. Cela inclut leur documentation, leur transport et leur traçabilité. En cas de rappel d’un produit, il doit être possible de contacter l’organisme de bienfaisance destinataire au même titre qu’un détaillant.

Des solutions anti-gaspillage clé en main

Dans de nombreux cas, ces dons sont orchestrés avec l’aide d’un tiers spécialisé dans l’économie circulaire comme Phenix. « Ces organismes coordonnent la disponibilité des invendus et leurs destinataires potentiels, à la manière d’un service de mise en relation », explique Pénélope Laigo, Directrice Développement Durable (RSE) & QHSE chez FM Logistic. « Ils recommanderont le débouché approprié pour les marchandises, qui dans certains cas pourrait être la valorisation thermique des déchets ou le recyclage. Et ils effectuent des audits pour s’assurer que les produits correspondent à la description et sont entièrement traçables. »

Dans ce dispositif, FM Logistic s’associe à la marque et à Phenix pour constituer une solution clé en main d’élimination de ces invendus non alimentaires. Près d’Orléans, le groupe organise depuis trois ans la donation des invendus des marques propres d’une des principales enseignes françaises de distribution de cosmétiques et parfums. « Avec notre client, nous avons dressé un inventaire complet des produits proches de leur date de péremption, qui pourraient ensuite être donnés à des associations caritatives et à des maisons de retraite. C’était un excellent cas de co-construction entre nous en tant que prestataires logistiques, l’enseigne et le tiers facilitateur », déclare Bertrand Reynard de Lagny, Directeur de la plate-forme FM Logistic d’Escrennes.

Un rôle proactif pour la logistique

Les prestataires logistiques jouent déjà un rôle actif en conseillant leurs clients sur les problématiques de stocks. Avec des alertes à l’approche des dates de péremption, ils peuvent recommander des stratégies pour éviter le gaspillage, notamment vendre directement en ligne plutôt qu’en magasin.

« Notre rôle est de proposer à nos clients de manière proactive les solutions anti-gaspi adaptées pour les aider à se démarquer de leurs concurrents », ajoute Pénélope Laigo. « De multiples initiatives peuvent être mises en place pour être plus propres, réduire l’utilisation de plastique, être plus écologiques et plus durables qu’auparavant. Éviter le gaspillage par le biais de dons est conforme à notre position en tant que contributeur à des chaînes d’approvisionnement plus durables. »

Dans les années à venir, de plus en plus d’entreprises chercheront à se conformer aux réglementations dans un plus grand nombre de pays. Les enjeux de l’économie circulaire et de la lutte contre le gaspillage ne peuvent donc que croître à mesure que l’Europe se tourne vers un avenir vert.


[1] AGEC signifie « anti-gaspillage pour une économie circulaire »

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